A la commissure des lèvres, un brin de sourire prend forme. Ses joues, mal rasées, remontent d’un cran. Son front se plisse. Il caresse sa moustache style 1900. Elle ondule au passage de ses deux doigts. Au souvenir de son passé, l’homme reprendrait-il vie ? Au fond, il est peut-être satisfait de la question. Son mutisme qui fermait définitivement la porte à tout dialogue, est brutalement rompu. Un petit moment de vie, sympathique, hors du temps, semble naître furtivement. Sans qu’aucune autre partie de son corps ne bouge, il lève légèrement les yeux au ciel, une petite étincelle jaillit, il regarde l’ampoule éteinte, qui se balance au gré des courants d’air, et d’une voix douce, incroyablement douce, avec un accent peut être italien ou espagnol, il lâche avec un air incroyablement, étonnamment rieur, ces quelques mots : « il ne vaut mieux pas qu’on sache ! ».